Six heures du matin, Berthe, cent deux ans, canarde l’escouade de flics qui a pris d’assaut sa chaumière auvergnate. Huit heures, l’inspecteur Ventura entame la garde à vue la plus ahurissante de sa carrière. La grand-mère au Luger passe aux aveux et le récit de sa vie est un feu d’artifice. Il y est question de meurtriers en cavale, de veuve noire et de nazi enterré dans sa cave. Alors aveux, confession ou règlement de comptes ? Ventura ne sait pas à quel jeu de dupes joue la vieille édentée, mais il sent qu’il va falloir creuser. Et pas qu’un peu.
Mon commentaire :
"Mamie Luger" de Benoît Philippon est un roman qui vous attrape dès les premières pages par son humour débridé et son héroïne hors norme. Berthe, 102 ans, est une grand-mère qui n’a pas sa langue dans sa poche et encore moins son Luger dans son tiroir. Les scènes d’ouverture, où elle canarde les policiers avec une désinvolture désarmante, sont d’un comique explosif, rappelant les meilleurs dialogues des "Tontons flingueurs". On rit, on est surpris, on est conquis par cette vieille dame qui n’a peur de rien ni de personne.
Mais au fil des pages, derrière les répliques cinglantes et les situations rocambolesques, se dessine une tout autre réalité : celle d’une vie marquée par la violence, l’injustice et la solitude. Ce qui commence comme une comédie déjantée bascule progressivement vers une mélancolie profonde. Berthe, derrière son masque de dure à cuire, est une femme brisée par les épreuves, les trahisons et une société qui n’a jamais su la respecter. On passe du rire aux larmes, réalisant que chaque coup de feu était aussi un cri de révolte contre une existence trop souvent injuste.








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