Julie et Juliette sont en couple et dirigent la Sainte-Scolasse, le café-restaurant favori de Gabriella, alias la fille du Poulpe. Lorsque Julie s'inquiète d'être sans nouvelles de Solveig, une influenceuse avec qui elle a eu une aventure, Gabriella accepte de se renseigner discrètement. Alertée par certains témoignages, elle n'hésite pas à s'introduire par effraction sur la péniche que vient d'acheter Solveig.
Elle la découvre morte, ligotée sur une chaise. La jeune fille a possiblement été torturée. Gabriella prévient Mathias, " le seul flic en qui elle a confiance ", puis apprend que Juliette, motivée par la jalousie, l'a devancée sur la scène du crime ; sans alibi, elle est une coupable idéale. Gabriella prend les devants, bien décidée à sonder l'entourage de Solveig. Mensonges, travestissement, séduction, coercition, tous les moyens sont bons pour naviguer dans ce monde très particulier des influenceurs.
Elle apprend notamment que Solveig avait été très proche d'un ex-roi de la téléréalité soupçonné d'avoir arnaqué des milliers de followers en promouvant des produits financiers véreux. Bientôt, Gabriella est agressée dans sa chambre d'hôtel par un inconnu. C'est le signal qu'il va lui falloir passer à la vitesse supérieure pour survivre et découvrir la vérité. Son choix est de convaincre le Poulpe, son père spirituel " garé des voitures ", de négliger ses parties de belote pour lui prêter main-forte.
Leur duo croisera alors un influenceur politique séduit par les sirènes du complotisme et un populiste qui a le vent en poupe.
Avis
J’avais déjà pris grand plaisir à suivre les tribulations du Poulpe, ce personnage à la fois libre et furieusement allergique à l’ordre établi. Et voilà que je découvre sa digne descendante : La Fille du Poulpe. On ne saurait renier sa filiation : elle fonce tête baissée dans les ennuis, mue par une rage sourde contre l’injustice et une irrépressible tendance à ne pas réfléchir avant d’agir. L’anarchie coule dans ses veines, c’est une évidence. Heureusement, le père veille — à sa manière.
Dominique Sylvain signe ici un roman haletant, mené tambour battant, où l’action et les rebondissements s’enchaînent sans jamais nous laisser reprendre notre souffle. On ne s’ennuie pas une seconde.
C’est un roman qui s’inscrit dans la droite lignée du Poulpe : impertinent, lucide, sans dieu, ni maître. L’époque est bien choisie : il y est question d’influenceurs, de complotistes délirants, d’extrême droite décomplexée et, bien sûr, des éternelles magouilles politiques.
En refermant le livre, une chose est sûre : j’ai beaucoup aimé. Et je sens que je vais devenir un inconditionnel de Gabriella.
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.