Banditi

★★★★✩ (4/5)

Mai 2019. César Orsoni, dit l’Empereur, le « dernier parrain corse », meurt d’une piqûre d’abeille dans sa propriété de Campanella. C’est une mort inattendue pour un tel homme.
Un ancien policier devenu détective, « sans bureau ni diplôme », est chargé par un ancien militant nationaliste de retrouver la trace de Baptiste Maestracci, son oncle, un vieillard disparu de son village de haute montagne. D’ordinaire, le « privé » clandestin accepte une affaire de temps en temps, des histoires banales de fraudes à l’assurance, d’arrêts maladies bidons, juste de quoi lui permettre de survivre, de boire, et de prendre le temps de se demander comment sa vie a pu prendre ce tour. Mais l’affaire Baptiste Maestracci ne ressemble pas à celles-là. En recherchant le vieil homme, qui se tenait à l’écart des affaires de l’île et des hommes, le détective trouve un autre cadavre, dissimulé dans la propriété d’une ancienne maison de maître perdue en plein maquis. Des hommes se font tuer, d’autres disparaissent aussi soudainement, comme si en cherchant un vieillard sans histoires, un passé remontait à la surface et venait bousculer le quotidien d’une Corse en pleine crise des déchets, entre compromissions, manipulations d’émissaires du gouvernement et quête éperdue d’une femme aimée.
Après Malamorte, Antoine Albertini nous propose une nouvelle plongée dans une histoire et des paysages corses, l’envers de la carte postale et des clichés. Les nationalistes corses au pouvoir, des combattants déçus qui continuent pourtant à rêver aux lendemains qui chantent et notre héros, perdu, amer, mais cherchant toujours la vérité.

Mon avis

Un ex-flic, devenu détective privé par dépit plus que par vocation, traîne sa carcasse entre deux verres, déprimé, désabusé, inconsolable depuis que sa femme l’a quitté. Un ancien camarade, ex-militant nationaliste lui refile une enquête un peu tordue.

C’est un anti-héros qu’on ne peut pas s’empêcher de trouver attachant, malgré tout.

Le roman est plutôt noir, très ancré dans sa terre : on y croise des phrases en corse, des expressions locales qui donnent au texte une authenticité qui sonne juste.

Par moments, j’ai trouvé l’ensemble un peu lent, ça parle beaucoup politique, magouilles, mafieux et Corse éternelle. Mais bon, l’auteur connaît son sujet, ça se voit, et surtout il connaît les petites spécificités insulaires sur le bout des doigts.

Avis

Il n’y a pas encore d’avis.

Soyez le premier à laisser votre avis sur “Banditi”

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *