Fabrice est un lâche.
Plongé dans l’obscurité d’une salle de cinéma avec sa compagne, Juliette, il n’ose lui avouer ce qu’il a sur le cœur : il ne l’aime plus, depuis longtemps. Après le film, se dit-il. Après le film…
Pendant la projection, une bande son surprenante se superpose à celle de la romance choisie par Juliette. Des détonations, comme des chapelets de pétard les jours de fête. Des spectateurs se lèvent et retombent au sol. Le corps troué par les balles. C’est une attaque terroriste. Cela dure quelques minutes. Cela dure une éternité.
Quand tout est fini, Fabrice est l’un des rares à se relever. Juliette gît à ses pieds.
Commence l’errance de celui qui survit quand tant d’autres sont morts.
Celui qui trouve dans la policière qui l’interroge une lumière à laquelle se raccrocher. Une histoire d’amour comme une pulsion de vie.
Mais le sort s’acharne et la policière disparaît. Il est le principal suspect.
La cavale s’impose, même si Fabrice ne sait rien : ni comment on fuit, ni comment on se cache. Surtout pas comment on recompose une vie explosée.

Mon commentaire :

J’ai été profondément touché par La Fosse aux âmes. Dès les premières pages, j’ai ressenti une tension presque physique : celle d’un homme qui voit sa vie basculer en un instant, dans la violence et l’absurdité d’un attentat. Ce roman ne se contente pas de raconter une histoire de crime ou de vengeance ; il explore surtout la douleur, la culpabilité et la lente dérive d’un survivant qui ne sait plus comment vivre.

On sent que Christophe Molmy connaît intimement la peur, la perte et la fragilité humaine. Certains passages sont d’une intensité rare, presque étouffante, mais c’est justement ce qui rend la lecture aussi immersive.

J’ai aussi beaucoup aimé la construction du récit : le mélange de polar, de drame psychologique et de quête existentielle donne une vraie profondeur au texte. Fabrice, le personnage principal, n’est ni héros ni victime ; il est juste un homme brisé qui tente de comprendre ce qui lui reste d’humain.

L’atmosphère est sombre, parfois lourde, et certains passages m’ont mis mal à l’aise tant ils paraissent vrais. Mais c’est justement cette sincérité qui fait la force du roman : on ne lit pas La Fosse aux âmes pour se distraire, mais pour ressentir, réfléchir, et peut-être mieux comprendre ce que signifie survivre.

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